SIXIEME PARTIE – COMPLEMENTS -JP

 

LE TRAIN-JOUET FRANCAIS ET ETRANGER : ASPECTS TECHNIQUES ET BREVETS D’INVENTION DEPOSES

 

AFFAIRES JUDICIAIRES EN MATIERE DE BREVET

 

 

HANDY et al. v. AMERICAN FLYER MFG. CO.

District Court, S. D. New York.

September 18, 1930.

 

http://www.leagle.com/decision/193067744F2d633_1476/HANDY%20v.%20AMERICAN%20FLYER%20MFG.%20CO.

 

 

Présentation de l’affaire :

 

Il s'agit d'une action en contrefaçon de brevet impliquant le brevet US 1.636 416 A de L. Gessford HANDY intitulé «Track for Toy Electric Trains». La demande a été déposée le 19 novembre 1921 et le brevet délivré le 19 juillet 1927.

 

Pour accéder au brevet US de HANDY complet avec ses figures, …….. cliquer ici

 

 

Les parties au procès :

 

·       Les demandeurs en contrefaçon sont : le breveté HANDY et son licencié exclusif, la société LIONEL, qui exploite l’objet du brevet.

 

Entre le 19 juillet 1927, date de la délivrance du brevet, et le 1er janvier 1930, la société LIONEL a fabriqué et vendu 114 467 sections spéciales de voie fabriquées selon les enseignements du brevet HANDY donné en licence.

 

·        Le défendeur en contrefaçon est la société AMERICAN FLYER Manufacturing Company.

 

 

Résumé des faits :

 

La société AMERICAN FLYER fabrique et vend depuis de nombreuses années des trains-jouets, des rails et divers matériels nécessaires à l’équipement de réseaux de trains-jouets, dont des sections spéciales de voie présentées par les demandeurs comme étant identiques aux sections spéciales de voie HANDY.

 

 

Le déroulement de la procédure :

 

Elle se déroule devant le Tribunal Fédéral de 1ère instance de New York ou District Court, S. D. New York à partir du 18 septembre 1930.

 

 

Les arguments des parties :

 

Demandeurs : la section spéciale de voie fabriquée et vendue en grand nombre par AMERICAN FLYER est identique à la section spéciale de voie conforme au brevet HANDY et son exploitation enfreint les revendications 2, 3 et 5 du brevet.

 

Défendeur : il reconnait que la section spéciale de voie fabriquée et vendue par lui est bien identique à la section spéciale de voie conforme au brevet HANDY, mais il se défend en invoquant la nullité du brevet pour défaut de nouveauté et/ou d’activité inventive.

 

 

La solution :

 

 

Contenus des revendications 2, 3 et 5 mises en cause

 

 

Figure 2 du brevet HANDY

 

·Selon l’invention revendiquée dans les revendications 2 et 3 :

- les trois rails d'une section spéciale sont reliés entre eux par des traverses 12 qui sont en matériau conducteur ;

- l'un des rails extérieurs, cf. rail 3 sur la figure 2, a ses axes terminaux (ou goupille) de liaison, cf. pièce 6, faits en matériau isolant, de sorte que ledit rail 3 est isolé du rail 3 d’une section adjacente suivant dans les deux sens ;

- le rail 3 est, de plus, isolé des autres rails 1 et 2 en plaçant un morceau de matériau isolant, cf. pièce 13, autour de la partie inférieure du rail en contact avec la traverse conductrice 12 ;

- cette manière d'isoler le rail 3 est la même que celle qui est aussi utilisée pour isoler le rail central 2, comme illustré sur la figure 2.

 

En résumé : la section spéciale de voie HANDY diffère essentiellement d’une section classique de voie par les deux caractéristiques combinées suivantes :

(1) les goupilles isolantes aux extrémités de l'un des rails de roulement de roue dans la section spéciale, et

(2) l'isolation de ce rail des traverses métalliques.

 

L'effet de cette construction est de créer une "section de rail mort" dans l'un des rails de roulement de roue, de sorte que lorsque des fils sont connectés, en provenance du dispositif opérationnel, à cette section de rail mort, ainsi qu'au rail central ou "troisième" rail, et le train est en marche, un circuit «shunt» ou «parallèle» est mis en place indépendamment du circuit du moteur de la motrice. Ce circuit de shunt permet le fonctionnement du moteur de la motrice, même si le dispositif opérationnel peut être déconnecté, et vice versa.

 

· Selon l’invention revendiquée dans la revendication 5 :

- cette revendication concerne un "article de fabrication", consistant en une "section de voie unitaire" (ou section spéciale) interchangeable avec une section de voie classique et permettant le fonctionnement simultané d'un train et d'un signal actionné électriquement ou dispositif similaire,

- cette section « unitaire » de trois rails comprenant l'isolation en bout d'un des rails porteurs de roue de cette section par rapport aux rails correspondants des tronçons adjacents.

 

·On doit comprendre que l’ensembles des revendications 2, 3 et 5 définit un système complet qui comprend (i) la source de courant reliée à deux des rails de la section spéciale, (2i) un rail « mort» dans la section spéciale et (3i) un « dispositif à commande électrique » en circuit avec l'un des rails sous tension et le rail «mort».

 

 

Raisonnement de la juridiction

 

Etat antérieur de la technique présenté par le défendeur AMERICAN FLYER pour invalider le brevet :

- brevet CHILL DE 326 759 C :             pour accéder à ce document, …….. cliquer ici

- brevet THEOFILOS US 1 382 691 A : pour accéder à ce document, …….. cliquer ici

- brevet BALZER US 1 097 160 A :       pour accéder à ce document, …….. cliquer ici

- brevet HUMMEL US 1 153 922 A :     pour accéder à ce document, …….. cliquer ici

- brevet HEIBERG US 1 165 254 A :      pour accéder à ce document, …….. cliquer ici

 

A l'examen de l'état antérieur de la technique, il apparait que rien n'a été décrit et/ou démontré pour invalider le brevet.

Incontestablement, tous les éléments de la construction HANDY, pris séparément, se retrouvent quelque part parmi les nombreuses références citées par le défendeur AMERICAN FLYER. Mais HANDY a été le premier à combiner ces différents éléments en quelque chose de nouveau [consistant dans un dispositif unique présentant les deux caractéristiques (1) et (2)], qui a produit résultat différent et meilleur que celui connu auparavant.

L'art antérieur était encombré lorsque HANDY est entré sur le terrain, et d'autres étaient alors au travail sur les mêmes problèmes qu'ils tentaient de résoudre. Pourtant, là où d'autres ont échoué, HANDY a réussi et aujourd'hui sa section spéciale de voie est utilisée avec succès dans le cadre de la circulation des trains-jouets électriques.

 

Cette avance constituait une invention et les revendications 2, 3 et 5 du brevet sont valides et donc enfreintes.

 

 

 

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